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Que s'est-il passé le 30 juillet 1950 sur la place du Pérou ?

Le monument aux martyrs, érigé à l’initiative du député Simon Paque.
Sculpture de granit réalisée par l’architecte Joseph Moutschen et le
sculpteur Marceau Gillard, 1952.

LE DIMANCHE 30 JUILLET 1950, PEU APRÈS 17H30 :
UN RASSEMBLEMENT PLACE DU PÉROU...
DES COUPS DE FEU RETENTISSENT...

LA « QUESTION ROYALE »
Pour comprendre l’origine de ce tragique événement qui a ébranlé notre commune et marqué un tournant dans l’histoire du pays, il faut remonter quelques années avant les faits : à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le Roi Léopold III, soutenu par certains et vivement critiqué notamment pour sa gestion du conflit par d’autres, est inquiet pour sa sécurité et s’exile en Suisse. La question de son retour dans ses fonctions divise le monde politique et la population... Suite aux élections de 1949, le nouveau Gouvernement en place décide d’organiser une consultation populaire, l’unique référendum de
l’histoire de la Belgique. À la question : « Êtes-vous d’avis que le Roi Léopold III reprenne l’exercice de ses pouvoirs constitutionnels? », posée au peuple belge le 12 mars 1950, c’est le « Oui » qui l’emporte à 57,68 %. Le 22 juillet, le Roi rentre donc au pays, ce qui suscite un vent de révolte, en particulier sur le territoire wallon et à Bruxelles qui avaient manifesté le plus d’opposition : grève générale, manifestations et attentats éclatent.
Les esprits s’échauffent dans le bassin industriel liégeois, particulièrement opposé à la reprise par le Roi de ses pouvoirs, avec
un résultat du scrutin bien plus tranché sur l’arrondissement liégeois (65,33% contre le retour du Roi) qu’au niveau national.
Le 28 juillet, le principe d’une marche sur la capitale est envisagé.

LA TRAGÉDIE DE GRÂCE-BERLEUR
Il est très délicat de relater toute la réalité du déroulement des événements tant tous les témoignages ont un accent passionnel.
Sans évoquer ici les polémiques qui entourent cette tragédie, il semble que les choses se soient déroulées comme suit...
C’est donc dans un climat de tension qu’une foule de 600 personnes se réunit, malgré l’interdiction d’organiser des rassemblements,
sur la vaste esplanade de la place des Martyrs de la Résistance (communément appelée place du Pérou). Différents orateurs prennent la parole depuis le balcon du café La Boule Rouge, dont le Député Simon Paque qui fait le point sur la situation. 

Un coup de téléphone anonyme prévient la gendarmerie de la manifestation : 11 gendarmes arrivent sur place alors que Simon
Paque est en train d’achever son discours. Il invite les participants à rester calme et à rentrer chez eux, ce que font certains. Mais lorsque les gendarmes emmènent le Député vers leur fourgon, la foule tente de s’interposer. Le Bourgmestre Arthur Samson qui essaye d’apaiser la foule se fait arrêter à son tour. Les manifestants menacent alors les forces armées et, dans la bousculade générale, l’un des gendarmes, croyant probablement calmer les choses et disperser la foule, lance une fausse grenade. Panique totale : alors que certains fuient, d’autres se révoltent et bombardent les gendarmes de briques...

Portait des quatre victimes : Henri Vervaeren (26 ans), Albert Houbrechts
(36 ans), Pierre Cerepana (45 ans) et Joseph Thomas (22 ans).

Ceux-ci utilisent leurs armes et les balles fusent. Trois hommes tombent : Henri Vervaeren, Albert Houbrechts et Pierre Cerepana.
D’autres sont blessés, dont un grièvement : Joseph Thomas qui succombe à ses blessures quelques jours plus tard.
L’annonce du décès de trois hommes dans de telles circonstances provoque une vive émotion dans tout le pays. Des mouvements de solidarité en faveur des victimes s’organisent spontanément un peu partout. La place se couvre d’un tapis de couronnes de fleurs.
Le 2 août, plus de 100.000 personnes assistent aux funérailles; un cortège funèbre de 7 km...

L’ÉVÉNEMENT QUI MET FIN À LA CRISE
Sous l’émoi des événements tragiques qui viennent de se produire, les grévistes se préparent et, durant la nuit du 31 juillet au 1er août, s’arment pour marcher sur Bruxelles dès le lendemain. Le spectre d’une insurrection plane...
Face à la vague de violence et suite à cette tragédie qui vient faire déborder la coupe, sur les conseils de ses Ministres, le Roi se retire
en faveur de son fils, Baudouin. 

Les syndicats démobilisent aussitôt les travailleurs. C’est de justesse que la marche n’aura pas lieu...

Sources :
Sinibaldo Basile, C’était... Grâce-Berleur, édition 2008, p. 143-146, XLIX-LII.
Exposition réalisée en 2008 à l’initiative du PS local

Extrait d'un article : Grâce-Hollogne Magazine, numéro 82, 2020, p. 7.

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